« La beauté sauvera le monde. » Dostoïevski
« Mon univers de collages est un voyage en papiers collés vers des espaces imaginaires, dans la mémoire colorée des rêves, là où se mêlent la réalité, le merveilleux, l’ici et l’ailleurs, le passé et l’actuel. Mes contes et légendes se nourrissent de l’histoire de l’art. J’occupe un territoire intemporel. Tout ce qui est imprimé alimente ma palette de couleur. Je sélectionne des papiers encrés, je les rassemble, les découpe, les unis et les colle pour les métamorphoser et faire naître une œuvre. Le côté expressif des couleurs s’impose à moi de façon purement instinctive, sensible. Je suis une croqueuse d’images, une funambule qui cherche l’équilibre dans le chaos et le sens dans l’accumulation. Je colle à plat sur toile mais aussi beaucoup en volume sur des sculptures en bronze, bois, carton, porcelaine, métal, résine, plâtre et pierre…J’ai choisi d’associer l’or à mes collages, pour les éclairer, les sublimer. Il y a une belle harmonie entre l’or et le papier. Le caractère réfléchissant, précieux de l’or ajoute aux vibrations de mes collages et grâce à sa formidable dimension symbolique, l’or exerce un pouvoir narratif invisible aux histoires que je raconte. »
L’amphore est belle, ronde et sensuelle, l’amphore porte, comme les femmes portent un enfant. Je l’ai choisi parce que ses formes sont celles des femmes, de toutes les femmes.
« Le collage est mon espace de liberté, mon kaléidoscope.
J’ai la collamania ! »
Papiers, ciseaux, colle et feuille d’or, dit comme ça on pourrait croire que c’est un jeu, oui mais alors un jeu de patience. Le travail de Marianne est minutieux, proche de l’orfèvrerie, des céramiques chinoises, il demande du temps, de la précision et de l’énergie. Chaque fragment est un trésor qui nous révèle le paysage mental et la nature solaire de cette magicienne qui fait jaillir le merveilleux dans son monde lumineux, poétique, joyeux, raffiné et apaisant. Marianne élève l’art du collage à un niveau inédit d’expression personnelle et d’excellence et lui offre, en l’associant à la feuille d’or, ses lettres de noblesse.
« Ce n’est pas la colle qui fait le collage. » Max Ernst
Plus qu’une technique, le collage est une véritable création. Le détournement des images est une pratique populaire séculaire, aussi ancienne que l’imprimerie. Le collage en est l’une des expressions, un art à part entière. Il se révèle réalité historique, possède une identité et un territoire artistique légitimés et balisés par des maîtres d’œuvres tels que Matisse, Prévert, Ernst, Schwitters, Aeschbacher, Höch, Mother-Well, Villéglé, Rotella, Hausmann, Braque,…ou même Picasso. Dans la diversité de ses déclinaisons, il offre la perspective d’une réflexion contemporaine pluridisciplinaire : esthétique, sémiologique, socio-économique voire ethnographique. A l’heure des mondes virtuels et des images de synthèse, le collage n’est-il pas une synthèse d’images, une approche singulière de la complexité du monde ?